L’Essor des Auto-Entrepreneurs dans les Marchés Publics

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Les micro-entreprises, aussi connues sous le statut d’auto-entrepreneur, représentent une forme simplifiée d’entreprise individuelle en France. Ce régime a été conçu pour encourager l’entrepreneuriat en allégeant les démarches administratives et le fardeau fiscal. En tant qu’auto-entrepreneurs, les individus peuvent bénéficier d’une gestion facilitée, permettant de se concentrer pleinement sur leur activité professionnelle sans les contraintes d’une structure juridique plus complexe.

L’accès aux marchés publics pour les micro-entrepreneurs est un aspect crucial de leur évolution économique. Conformément aux principes d’égalité d’accès aux commandes publiques, les micro-entreprises ont le droit de candidater à des marchés publics, et ce, au même titre que les grandes entreprises. Ce cadre ouvre un éventail d’opportunités pour les petites structures, leur permettant de diversifier leurs sources de revenus et d’accroître leur visibilité sur le marché.

Clés à retenir

  • Les micro-entreprises bénéficient d’un régime simplifié favorisant l’initiative entrepreneuriale.
  • Le statut d’auto-entrepreneur offre des avantages en termes de gestion et de fiscalité.
  • Les micro-entreprises ont le droit de participer aux marchés publics, ce qui leur permet de diversifier leurs activités.

Définition et caractéristiques de la micro-entreprise

La micro-entreprise représente un cadre légal adapté aux petites entreprises individuelles en France, caractérisé par un régime fiscal et social simplifié, dédié aux auto-entrepreneurs.

Statut juridique de l’auto-entrepreneur

Le statut juridique de l’auto-entrepreneur désigne une entreprise individuelle qui bénéficie d’une simplification administrative. Il permet de créer son activité avec un minimum de formalités et de distinguer l’entreprise de son propriétaire sans existence juridique distincte.

Seuils de chiffre d’affaires

Les seuils de chiffre d’affaires pour la micro-entreprise sont plafonnés selon le type d’activité exercée:

  • 176 200 € pour les activités d’achat/vente de marchandises.
  • 72 600 € pour les prestations de service et les professions libérales.

Régime fiscal de la micro-entreprise

Le régime fiscal de la micro-entreprise permet une gestion allégée:

  • Impôt sur le revenu calculé sur la base d’un pourcentage du chiffre d’affaires.
  • Option possible pour le prélèvement libératoire de l’impôt, si certaines conditions de revenu sont remplies.

Régime micro-social simplifié

Le régime micro-social simplifié concerne le calcul et le paiement des cotisations sociales:

  • Elles sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires.
  • Les taux varient en fonction du secteur d’activité: commerce, service, ou profession libérale.

Ce régime est mis en œuvre dans le cadre défini par la loi de financement de la sécurité sociale. Il permet aux entrepreneurs de bénéficier d’une gestion fiscale et sociale facilitée et de mesurer immédiatement le coût des charges sur leur activité.

Obligations de la micro-entreprise

Les micro-entrepreneurs doivent se conformer à diverses obligations réglementaires pour maintenir leur statut et opérer légalement. Ces exigences comprennent les déclarations fiscales, la gestion de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE), les assurances professionnelles obligatoires, et la tenue d’un compte bancaire dédié.

Déclarations fiscales

Un micro-entrepreneur est tenu de déclarer régulièrement son chiffre d’affaires à l’URSSAF, organisme chargé de la collecte des cotisations sociales. Il existe deux options de déclaration : mensuelle ou trimestrielle. De plus, en fonction du régime fiscal choisi, le micro-entrepreneur peut payer la TVA ou bénéficier d’une franchise en base de TVA.

Cotisation foncière des entreprises (CFE)

Chaque micro-entreprise est assujettie à la Cotisation Foncière des Entreprises dès la deuxième année d’activité. Toutefois, des exonérations temporaires peuvent être accordées sous certaines conditions. L’acompte de CFE doit être payé chaque année et est calculé sur la base de la valeur locative des biens utilisés par l’entreprise.

Assurances professionnelles

Les assurances professionnelles sont cruciales pour couvrir les risques liés à l’activité de la micro-entreprise. Selon le secteur d’activité, certaines assurances sont obligatoires, comme la responsabilité civile professionnelle. Il est conseillé de vérifier les exigences spécifiques liées à son domaine d’activité.

Compte bancaire dédié

La loi impose aux micro-entrepreneurs de détenir un compte bancaire dédié à leur activité professionnelle, distinct de leur compte personnel. Cette obligation vise à simplifier la gestion des finances et la comptabilité. Le compte doit être ouvert dans les 12 mois suivant la création de l’entreprise.

Les avantages du statut d’auto-entrepreneur

Le statut d’auto-entrepreneur offre un ensemble d’avantages fiscaux et administratifs facilitant la création et la gestion d’une activité commerciale individuelle.

Franchise de TVA

Les auto-entrepreneurs bénéficient d’une franchise de TVA, ce qui signifie qu’ils ne facturent pas la TVA à leurs clients et ne la reversent pas à l’administration fiscale. Cette mesure est attractive pour les entreprises individuelles qui visent une clientèle de particuliers, rendant leurs offres plus compétitives. Toutefois, ils ne récupèrent pas la TVA sur leurs propres achats professionnels.

  • Seuil de tolérance: Cette franchise s’applique tant que le chiffre d’affaires ne dépasse pas les plafonds fixés par le régime.
  • Plafonds FY2024:
    • Services: 34 400 €
    • Commerce et hébergement: 85 800 €

Simplification des formalités administratives

Les formalités de création ainsi que la gestion quotidienne de leur entreprise sont grandement simplifiées pour les auto-entrepreneurs. La déclaration d’activité se fait en ligne, rapidement, et sans frais. De plus, les obligations comptables sont allégées, ce qui se traduit par:

  • Pas de bilan annuel requis: Gestion comptable allégée
  • Déclarations simplifiées: Une déclaration de chiffre d’affaires mensuelle ou trimestrielle.

Régime de versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Sous certaines conditions liées au revenu du foyer fiscal de l’auto-entrepreneur, celui-ci peut opter pour le régime du versement forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu:

  • Pourcentage fixe: Le versement est un pourcentage du chiffre d’affaires, sans tenir compte des charges réelles.
  • Conditions d’éligibilité:
    • Revenu fiscal de référence n’excédant pas un certain seuil.
    • Seuil pour le foyer fiscal suivant la composition du foyer.

Ces spécificités fiscales et administratives font du statut d’auto-entrepreneur un choix populaire pour entreprendre avec agilité et simplicité.

La micro-entreprise dans le marché public

La micro-entreprise joue un rôle clé dans la dynamique des marchés publics, avec des conditions spécifiques de participation et des aides dédiées qui facilitent son intégration.

Conditions de participation aux marchés publics

Une micro-entreprise peut candidater aux marchés publics, en se conformant à des conditions spécifiques. Les micro-entrepreneurs, y compris ceux exerçant des activités libérales, commerciales, ou de prestations de services, doivent être inscrits au Registre National des Entreprises (RNE). Pour les activités commerciales, l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) est requise. Les micro-entrepreneurs ont cette particularité de bénéficier d’une franchise de TVA, ce qui les exempte de facturer la TVA sur ventes de marchandises ou services, mais leur interdit de récupérer la TVA sur leurs acquisitions.

  • Immatriculation obligatoire:
    • RNE pour toutes les micro-entreprises.
    • RCS pour activités commerciales.

Aides et financements pour les micro-entrepreneurs

Des aides et financements sont accessibles pour accompagner les micro-entrepreneurs dans leur démarche de participation aux marchés publics. Ces aides prennent différentes formes, comme des subventions, des appuis à la formation ou des prêts à taux réduits. Elles visent à soutenir les petites entreprises dans les secteurs variés comme: BNC, professions libérales, activités agricoles et la réparation. Les travailleurs indépendants bénéficient également de ce soutien, ce qui leur permet d’aligner leurs obligations dans le cadre du régime général.

  • Types d’aides existantes:
    • Subventions
    • Soutien à la formation
    • Prêts à conditions favorables

Ces mécanismes financiers contribuent à l’équilibre économique et à l’emploi en permettant aux petites structures d’accéder à des marchés auparavant réservés aux entités de plus grande taille.

Gérer sa micro-entreprise au quotidien

La gestion quotidienne d’une micro-entreprise exige une comptabilité rigoureuse et des stratégies commerciales dynamiques pour assurer sa croissance et sa pérennité.

Comptabilité et gestion de la trésorerie

La tenue d’une comptabilité simplifiée s’impose pour toute micro-entreprise. Cela comprend la mise à jour régulière d’un livre de recettes et de dépenses, essentiel pour surveiller la trésorerie et anticiper les besoins de financement. Il est crucial de conserver toutes les factures et pièces justificatives, qui attestent des transactions et permettent de respecter les seuils de chiffre d’affaires. Pour les marchands de biens, lotisseurs et agents immobiliers, il est important de noter la TVA immobilière et son incidence sur la trésorerie.

Les micro-entrepreneurs ne doivent pas oublier de déclarer leurs bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ou bénéfices non commerciaux (BNC), selon leur activité. Par ailleurs, la transparence financière relative au total du bilan est un aspect à ne pas négliger, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui pourraient employer des salariés et souhaitent maintenir une vue claire sur leur situation économique.

Développement d’activité et stratégie commerciale

Une stratégie commerciale bien définie aide les micro-entrepreneurs à identifier et atteindre leur public cible. Pour les professionnels du secteur immobilier en France, cela peut inclure l’exploitation des plateformes en ligne et la mise en réseau avec des agents et des clients potentiels. La diversification des services et l’adaptabilité sont des atouts, surtout pour les marchands de biens et les lotisseurs confrontés à une concurrence et à des normes réglementaires en constante évolution.

Il est pertinent de se positionner sur les marchés publics, qui peuvent offrir de nouvelles opportunités d’affaires. Pour cela, une bonne connaissance des exigences et des procédés de candidature est essentielle. Un micro-entrepreneur doit également rester informé des lois et des régulations, telles que celles concernant la TVA immobilière, qui peuvent influencer directement ses opérations et sa stratégie commerciale.

Limites et inconvénients du statut de micro-entrepreneur

Le statut de micro-entrepreneur est apprécié pour sa simplicité, mais il présente des limites précises en termes de développement commercial, de protection sociale et de possibilités d’évolution du statut.

Plafonnement du chiffre d’affaires et impact sur l’activité

Un micro-entrepreneur doit respecter des seuils de chiffre d’affaires annuels qui, une fois dépassés, entraînent la sortie du régime fiscal de la micro-entreprise. Pour les prestations de service, ce seuil est fixé à 72 600 euros, et pour la vente de marchandises à 176 200 euros. Cette limitation peut freiner le développement de l’entreprise et contraindre le micro-entrepreneur à limiter son volume d’activité pour rester dans ce cadre.

Couverture sociale et retraite du micro-entrepreneur

En termes de protection sociale, les cotisations sont simplifiées mais représentent un pourcentage du chiffre d’affaires, sans considération pour le bénéfice réel. Ce système peut se révéler désavantageux pour ceux qui ont de faibles marges. De plus, la couverture pour la retraite est souvent considérée comme insuffisante car elle est calculée sur la base des cotisations versées, qui sont moindres par rapport à d’autres régimes.

Changements de statut et transitions professionnelles

En cas de croissance ou de modification significative de l’activité, changer de statut peut s’avérer complexe et nécessiter du temps et des ressources. La transition vers une autre forme juridique implique une adaptation au niveau de la comptabilité, des obligations fiscales et des démarches administratives, comme l’inscription au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) ou RM (Répertoire des Métiers).

Foire Aux Questions

Cet section de l’article aborde les questions spécifiques pour les auto-entrepreneurs dans le cadre des marchés publics et la réglementation associée.

Quelles sont les démarches pour un auto-entrepreneur souhaitant répondre à un appel d’offre public ?

Un auto-entrepreneur doit s’inscrire auprès du registre national des entreprises afin de se porter candidat aux marchés publics. Il est également nécessaire de s’immatriculer au registre du commerce et des sociétés si l’activité est commerciale.

En tant qu’auto-entrepreneur, peut-on se positionner en tant que sous-traitant dans les marchés publics ?

Oui, un auto-entrepreneur peut tout à fait se positionner en tant que sous-traitant dans les marchés publics, respectant ainsi le principe d’égalité d’accès aux commandes publiques.

Comment un auto-entrepreneur doit-il déclarer ses revenus issus de la vente de marchandise ?

Un auto-entrepreneur déclare ses revenus de vente de marchandise via le formulaire de déclaration de chiffre d’affaires, en respectant les seuils et les plafonds réglementaires du régime micro-entrepreneur.

Comment une micro-entreprise peut-elle vendre ses produits en respectant les réglementations des marchés publics ?

Une micro-entreprise doit suivre les procédures d’appel d’offres et s’assurer de la conformité de ses produits avec les spécifications du marché public. Un enregistrement et identification corrects auprès des registres pertinents sont également essentiels.

Quelles sont les demandes de précisions les plus courantes pour un auto-entrepreneur participant à un marché public ?

Les demandes de précisions courantes incluent la clarification sur les capacités techniques et professionnelles, la description détaillée des prestations fournies, ainsi que la justification des prix proposés dans l’offre de l’auto-entrepreneur.

Conclusion

Les micro-entrepreneurs jouissent de la capacité à participer aux marchés publics, un avantage significatif pour l’expansion de leurs activités. Avec le statut de micro-entrepreneur, qui simplifie considérablement l’immatriculation et les procédures administratives, ils peuvent accéder efficacement au répertoire des métiers et aux appels d’offres publics.

Les exigences pour qu’un micro-entrepreneur participe à un marché public sont claires :

  • État de conformité sociale : Obligatoire pour des marchés de plus de 5 000 euros hors taxes, cela garantit le respect des réglementations du travail.
  • Dématérialisation des procédures : Les micro-entrepreneurs doivent s’adapter à l’environnement numérique pour soumettre leurs candidatures et factures.

De même, il est essentiel qu’ils réalisent une déclaration complémentaire de revenu pour déterminer leur imposition précise. De plus, le prélèvement à la source nécessite une bonne gestion pour assurer le respect des obligations fiscales.

En somme, tout micro-entrepreneur doit :

  • S’assurer d’être enregistré correctement.
  • Suivre les directives fiscales, y compris la mention spécifique sur les factures indiquant la non-applicabilité de la TVA selon l’article 293 B du CGI.
  • Comprendre les spécificités des marchés publics adaptés à leur statut pour maximiser leurs opportunités de réussite.

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À propos de l’auteur (Philippe COURTOIS)

Après une première partie de carrière dédiée au commerce et à la vente (Banque LCL, Unilever, groupe Seloger.com) je me suis spécialisé dès 2010 dans la réponse aux appels d’offres, d’abord au sein de grands groupes (Essity, Bureau Veritas, groupe Sonepar) puis en tant que Consultant Marchés Publics dans un cabinet de conseil, avant de participer enfin au lancement des marchés publics pour la Société du Grand Paris dans le cadre du plus grand projet d’infrastructure d’Europe (Grand Paris Express).

C’est fort de cette expertise concrète et issue du terrain que j’ai décidé en 2022 de lancer mon activité et d’accompagner les entreprises souhaitant augmenter leur part de marché sur le secteur public.




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